Dimanche, c'était l'anniversaire de mon papa. Je suis montée le voir avec mon fils, là haut, dans sa retraite de montagne. Mon papa est un ermite dans l'âme. Il aime la solitude de sa maison perchée, et le calme de ses journées qui coulent entre travaux de débroussaillage, lecture et musique. Il connait les cris des oiseaux, l'heure du lézard, celle du pic épeiche, apprivoise un loir, coupe son bois à longueur mesurée.
Et je comprends.
Armée de mon sécateur, j'ai coupé une rose dans le jardin d'Alain. Depuis la mort de Jacqueline, il n'y vient plus guère. Et puis, à cette époque de l'année, le soleil ne l'atteint déjà plus.
Il n'y a pas eu de noix cette année. Non plus que de noisettes. Les champignons sont en retard. Peut-être cela découragera-t-il les citadins d'y venir le weekend...
Une visite les mains vides, mais le sourire de sa fille et de son petit fils aîné. Un cadeau sans valeur marchande.